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19 : Monographies : films |
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L'aurore / Joël Magny
Titre : L'aurore : Dossier pédagogique Type de document : texte imprimé Auteurs : Joël Magny, Auteur Editeur : Paris : Cahiers du Cinéma Année de publication : 2005 Autre Editeur : Réseau Canopé editions (anciennement SCEREN-CNDP-CRDP) Collection : Les petits cahiers ISBN/ISSN/EAN : 978-2-86642-435-0 Note générale :
L'Aurore (Sunrise) est un film américain réalisé par F. W. Murnau en 1927.
* Avant-Première : 29 novembre 1927 au Carthay Circle Theater, avec une musique de Carli Elinor
* Première : 23 décembre 1927
* Sortie parisienne : 9 mars 1928 au cinéma Max Linder
Langues : Français (fre) Catégories : Education aux médias:Cinéma:Monographies : films Mots-clés : L'Aurore Sunrise A song of two humans Friedrich Wilhelm Murnau Carl Mayer A trip to Tilsitt Hermann Sudermann Charles Rosher Karl Struss Hermann Bing Rochus Gliese Hugo Riesenfeld William Fox Twentieth Century Fox Cinéma américain George O'Brien Janet Gaynor Bodil Rosing Margaret Livingston J. Farrell MacDonald Sally Eilers Ralph Sipperly Jane Winton Eddie Boland Arthur Houseman Gina Corrado Clarence Wilson Index. décimale : 19 Monographies : films Résumé :
Une femme de la ville, qui passe ses vacances dans un petit village, séduit un pêcheur et le convainc de tuer son épouse. Mais au moment de faire le dernier geste, il ne peut l'accomplir et sa femme s'enfuit dans un tramway. Il la suit et les deux s'en vont insensiblement vers la ville. C'est là que, progressivement, ils se retrouvent, en découvrant le rire et la fête dans l'atmosphère urbaine, avant de s'en retourner chez eux. Mais une tempête les attend. Le paysan, croyant son épouse morte, tente de tuer la séductrice de la ville. Heureusement, sa femme a pu être sauvée et, au moment où l'aurore se lève, les deux époux se retrouvent dans leur amour, alors que la femme de la ville s'enfuit.
Note de contenu :
En 1958, s'opposant à leurs aînés, des jeunes critiques consacrent L'Aurore comme " le plus beau film du monde ". Près d'un demi-siècle plus tard le film n'a rien perdu de son éclat ni de son aura. Dès la première vision, John Ford considérait L'Aurore comme "" le plus grand film jamais produit ". De nos jours, Martin Scorsese ne cache pas son admiration pour ce film qui " offrait des visions, un paysage mental " et " avait pour ambition dépeindre les désirs des personnages avec de la lumière et des ombres ". Quelles sont les raisons d'un destin aussi exceptionnel pour un film ? Jamais dans l'histoire du cinéma hollywoodien un réalisateur n'a bénéficié d'une telle liberté et de tels moyens. Frappé par Le Dernier des hommes (1924), William Fox fait venir le réalisateur à Hollywood et lui donne une " carte blanche " totale, dont Murnau n'hésitera pas à se servir pleinement. Le sous-titre de L'Aurore est significatif: " A Song of Two Humans ". Une histoire d'amour universelle, dont les protagonistes sont à la fois des individus faits de chair, de sexe et de sentiments, élevés au rang de mythes universels. L'Aurore est moins un récit qu'un chant : un cinéma de poésie, aurait dit Pier Paolo Pasolini. Chaque séquence, chaque plan est marqué du sceau d'un véritable auteur, par un style fait de mouvements, de contrastes et de subtilités. Un style qui n'est en rien plaqué de l'extérieur, mais émane des personnages, du décor, de l'univers même.
"Le génie cinématographique de Murnau fit des prodiges. L'histoire, d'insipide, devint sublime grâce à une prodigieuse science de l'image". (Ado Kyrou)
Véritable enchanteur de la lumière, Murnau prouve que le cinéma peut se hisser au niveau de la littérature, et que l'image muette laisse jaillir autant de poésie et de lyrisme qu'une symphonie de Beethoven. Certainement l'un des plus grands films de tous les temps.
Ce film a été tourné après l'invitation adressée à F. W. Murnau par le producteur William Fox qui avait vu Le Dernier des hommes. C'est le premier film américain de Murnau. Déjà très connu par ses films européens, en particulier Nosferatu, il a bénéficié d'un budget illimité pour ce film.
Comme l'indique un carton affiché au début du film ainsi que la dénomination très générique des protagonistes (« l'homme », « la femme »), Murnau n'a pas voulu raconter l'histoire particulière de deux personnages mais dépeindre une situation-type et des sentiments universels. Il a travaillé particulièrement la photographie dans les scènes nocturnes qui constituent l'essentiel du film. François Truffaut dit de L'Aurore qu'il est « le plus beau film du monde ».
L'Aurore a obtenu trois prix lors de la première cérémonie des Oscars en 1929 : meilleure valeur artistique (prix décerné une seule fois), meilleure actrice (Janet Gaynor, pour trois films à la fois) et meilleure photographie (Charles Rosher et Karl Struss).
Les caractéristiques esthétiques majeures de l'expressionnisme en peinture sont la déformation de la ligne et des couleurs au profit d'une affirmation exacerbée mais aussi visible et assumée du sentiment du peintre. Il va de soi que l'on ne recherchera qu'exceptionnellement de telles caractéristiques dans les films regroupés sous ce terme. Les décors en studio abstraits, bizarres et sombres ne valent que pour les tous débuts de l'expressionnisme et Le cabinet du docteur Caligari, malgré son importance historique, n'est pas un chef-d'œuvre.
Des rapprochements fondés sur la ressemblance peinture-photogramme peuvent ici être facilement trouvés. Il y a bien une ressemblance entre le tableau de Munch et la situation juste avant le crime projeté. C'est tout autant l'homme que la femme qui crieront d'effroi.
Comme caractéristiques formelles majeures de l'expressionnisme au cinéma nous retiendrons le jeu typé des acteurs et surtout, l'opposition de l'ombre et de la lumière lorsqu'elle provient du sentiment de l'esprit perdu dans les ténèbres qui s'oppose à l'envahissement d'une vie marécageuse qui ignore la sagesse. L'expressionnisme met ainsi en jeu une dialectique du bien et du mal, une confrontation qui se joue au sein du plan.
L'aurore est ainsi beaucoup plus allemand qu'américain car l'expressionnisme y est encore très présent, dramatiquement dans les trois jeux d'oppositions qu'il met en scène et dans son utilisation du cadre et de la profondeur de champ.
Le film raconte l'histoire d'un homme déchiré entre l'amour et le sexe. D'un côté l'objet aimé, l'éternelle jeune fille pure et parfaite ; de l'autre l'objet sexuel, l'amante, irrésistible magicienne, envoûtante et possessive.
A ce déchirement entre la noblesse de l'amour et la violence des plus obscures pulsions s'ajoute l'opposition entre, d'une part, la pureté et la vertu de la campagne et, d'autre part, la corruption pernicieuse de la ville tentaculaire.
Troisième opposition qui englobe les deux autres, le face à face occulte du jour et de la nuit. Au visage naturel, clair de la femme s'opposent les artifices de la lumière nocturne ; complice de la mort, la lune ne réfléchit que l'astre diurne. C'est la dimension fantastique du film. La ville et la nuit envoient leur messagère voler ce qu'il y a de plus précieux dans le monde du jour. La ville et la nuit s'emparent de l'âme et de l'esprit de l'homme, lui proposent agitation, désordre, perpétuelle excitation.
Le crime ou la mort ne peuvent avoir lieu de jour. Malgré les semelles de plomb pour évoquer le côté Frankenstein, le jour réveille la conscience et empêche le crime dans le bateau lors de la première partie.
Pour que l'amour renaisse, il faut que la nuit et la ville soient vaincus sur leur territoire propre. Le tram, anti-naturel au possible, vient chercher le couple pour effacer le traumatisme d'une terreur violente et de la culpabilité, pour permettre cette réconciliation. Après le passage du lac, no man's land qui sépare les domaines du jour et de la nuit, le parcours sinueux du train évoque un parcourt tourmenté comme l'âme du couple. Par une série de victoires, la ville et la nuit vont intensifier l'amour du couple.
Arrivée dans une ville à la circulation terrible, l'homme évite de justesse à la femme d'être renversée par les voitures. Ils s'installent dans un immense salon de thé où ils ne sont pas à leur place dans cette mégalopole transparente. Le geste lent et pénible du simple pain offert, mouvement de crainte et de tendresse pour effacer les frayeurs, atténuer la honte, implorer le pardon épuiser la culpabilité est le premier espoir du retour d'un bonheur que l'on croyait perdu à jamais.
La séquence suivante dans l'église avec les lumières divines, peintes à la main sur le fond du décor, renvoie au mythe de l'union sacrée de l'homme et de la femme avec un remariage par procuration.
Les plaisirs de la ville sont manifestes dès la sortie de l'église. Ce sont eux les nouveaux mariés. La ville n'est plus dangereuse. Les transparences ostentatoires indiquent une traversée des apparences. Par un fondu, ils se retrouvent dans une campagne fleurie, nimbée par la lumière solaire. Ce droit chemin est récompensé par un baiser de happy-end.
La ville présente ensuite sa réalité comique, son univers frivole. Le montage alterné avec les plans de la femme fatale indique de nouvelles épreuves. Le soleil artificiel et le travelling suspendu engloutissent le couple. Avec la danse de la moisson, le couple affirme sa noblesse face aux moqueries des bourgeois. Le couple se croit au paradis mais de noires créatures annoncent l'épreuve ultime du retour.
La tempête est l'ultime instrument de la puissance maléfique de la nuit. La dernière violence à résoudre. La dernière image indique que l'aurore a dissipé les angoisses et fantômes de la nuit mais qu'elle en a aussi reçu les bienfaits. Indre, les cheveux défaits est redevenue la femme de Ansass.
L'expressionnisme allemand se résout en drame organique à l'américaine. C'est en effet à une véritable opération de dessillement que s'est livré le film : la brune vient de la ville où, comme nous le montrent les premières séquences, règne la publicité. Elle veut vendre à l'homme l'image d'une ville faite de bruits, de lumières et de plaisirs entêtants. Or la ville est faite de plaisirs et de dangers beaucoup plus terrestres : un photographe farceur, un cochon de foire d'un côté et des automobiles ou des hommes un peu trop empressés de l'autre. Pour renouer avec sa femme, l'homme devra d'abord voir l'image d'un vrai mariage pour comprendre le sien, accepter de ne pas poser de manière figée et profiter du baiser impulsif que lui demande sa compagne et enfin et surtout accepter la danse paysanne.
L'expressionnisme de Caligari ou celui de Fritz Lang développent des diagonales et des contre-diagonales. Les portes, les fenêtres, les guichets, les lucarnes, les vitres de voiture, les miroirs sont autant de cadres dans le cadre. A cette conception géométrique du cadre, Murnau va, selon Gille Deleuze, opposer une conception physique qui induit des ensembles flous qui ne se divisent plus qu'en zones ou plages.
Le cadre n'est plus l'objet de divisions géométriques, mais de graduations physiques. C'est l'heure où l'on ne peut plus distinguer l'aurore et le crépuscule, ni l'air ni l'eau, l'eau et la terre, dans le grand mélange d'un marais ou d'une tempête. C'est par les degrés du mélange que les parties se distinguent et se confondent dans une transformation continue des valeurs.
C'est probablement ce à quoi avait pensé Gaston Bachelard dans L'eau et les rêves, lorsque dans son quatrième chapitre consacré aux eaux composées il écrivait :
"L'imagination matérielle, l'imagination des quatre éléments, même si elle favorise un élément aime à jouer avec les images et leurs combinaisons. Elle veut que son élément favori imprègne tout, elle veut qu'il soit la substance de tout un monde. (...). Comme l'eau est la substance qui s'offre le mieux aux mélanges, la nuit va pénétrer les eaux, elle va tenir le lac dans ses profondeurs, elle va imprégner l'étang. (...) L'union de l'eau et la terre donne la pâte, pâte non formée sans les divers reposoirs des ébauches successives."
Autre manifestation de l'expressionnisme au sein du plan, l'utilisation virtuose du plan séquence avec profondeur de champ :
* avec vision déformante du grand angle : première sortie de la vamp qui demande à ce qu'on lui cire ses chaussures.
* avec mouvement d'appareil : l'homme franchissant la barrière, la caméra file alors à travers les arbres pour saisir la vamp se maquillant au bord de l'eau et regarder l'homme venir à sa rencontre par le côté gauche du cadre
* avec gros plan sur la nuque des vieillards lorsqu'elle sort.
* avec utilisation symbolique, l'opposition bien/mal : au premier plan, l'homme sur son lit au réveil, décidé à tuer sa femme alors que celle-ci, dehors dans la profondeur de champ, est l'image d'un ange au milieu des oiseaux. A l'inverse, à la fin du film, la vamp sur la branche, regardant au loin les paysans revenir sans la femme, figure une panthère prédatrice.
L'aurore : Dossier pédagogique [texte imprimé] / Joël Magny, Auteur . - Paris : Cahiers du Cinéma : Réseau Canopé editions (anciennement SCEREN-CNDP-CRDP), 2005. - (Les petits cahiers) .
ISBN : 978-2-86642-435-0
L'Aurore (Sunrise) est un film américain réalisé par F. W. Murnau en 1927.
* Avant-Première : 29 novembre 1927 au Carthay Circle Theater, avec une musique de Carli Elinor
* Première : 23 décembre 1927
* Sortie parisienne : 9 mars 1928 au cinéma Max Linder
Langues : Français (fre)
Catégories : Education aux médias:Cinéma:Monographies : films Mots-clés : L'Aurore Sunrise A song of two humans Friedrich Wilhelm Murnau Carl Mayer A trip to Tilsitt Hermann Sudermann Charles Rosher Karl Struss Hermann Bing Rochus Gliese Hugo Riesenfeld William Fox Twentieth Century Fox Cinéma américain George O'Brien Janet Gaynor Bodil Rosing Margaret Livingston J. Farrell MacDonald Sally Eilers Ralph Sipperly Jane Winton Eddie Boland Arthur Houseman Gina Corrado Clarence Wilson Index. décimale : 19 Monographies : films Résumé :
Une femme de la ville, qui passe ses vacances dans un petit village, séduit un pêcheur et le convainc de tuer son épouse. Mais au moment de faire le dernier geste, il ne peut l'accomplir et sa femme s'enfuit dans un tramway. Il la suit et les deux s'en vont insensiblement vers la ville. C'est là que, progressivement, ils se retrouvent, en découvrant le rire et la fête dans l'atmosphère urbaine, avant de s'en retourner chez eux. Mais une tempête les attend. Le paysan, croyant son épouse morte, tente de tuer la séductrice de la ville. Heureusement, sa femme a pu être sauvée et, au moment où l'aurore se lève, les deux époux se retrouvent dans leur amour, alors que la femme de la ville s'enfuit.
Note de contenu :
En 1958, s'opposant à leurs aînés, des jeunes critiques consacrent L'Aurore comme " le plus beau film du monde ". Près d'un demi-siècle plus tard le film n'a rien perdu de son éclat ni de son aura. Dès la première vision, John Ford considérait L'Aurore comme "" le plus grand film jamais produit ". De nos jours, Martin Scorsese ne cache pas son admiration pour ce film qui " offrait des visions, un paysage mental " et " avait pour ambition dépeindre les désirs des personnages avec de la lumière et des ombres ". Quelles sont les raisons d'un destin aussi exceptionnel pour un film ? Jamais dans l'histoire du cinéma hollywoodien un réalisateur n'a bénéficié d'une telle liberté et de tels moyens. Frappé par Le Dernier des hommes (1924), William Fox fait venir le réalisateur à Hollywood et lui donne une " carte blanche " totale, dont Murnau n'hésitera pas à se servir pleinement. Le sous-titre de L'Aurore est significatif: " A Song of Two Humans ". Une histoire d'amour universelle, dont les protagonistes sont à la fois des individus faits de chair, de sexe et de sentiments, élevés au rang de mythes universels. L'Aurore est moins un récit qu'un chant : un cinéma de poésie, aurait dit Pier Paolo Pasolini. Chaque séquence, chaque plan est marqué du sceau d'un véritable auteur, par un style fait de mouvements, de contrastes et de subtilités. Un style qui n'est en rien plaqué de l'extérieur, mais émane des personnages, du décor, de l'univers même.
"Le génie cinématographique de Murnau fit des prodiges. L'histoire, d'insipide, devint sublime grâce à une prodigieuse science de l'image". (Ado Kyrou)
Véritable enchanteur de la lumière, Murnau prouve que le cinéma peut se hisser au niveau de la littérature, et que l'image muette laisse jaillir autant de poésie et de lyrisme qu'une symphonie de Beethoven. Certainement l'un des plus grands films de tous les temps.
Ce film a été tourné après l'invitation adressée à F. W. Murnau par le producteur William Fox qui avait vu Le Dernier des hommes. C'est le premier film américain de Murnau. Déjà très connu par ses films européens, en particulier Nosferatu, il a bénéficié d'un budget illimité pour ce film.
Comme l'indique un carton affiché au début du film ainsi que la dénomination très générique des protagonistes (« l'homme », « la femme »), Murnau n'a pas voulu raconter l'histoire particulière de deux personnages mais dépeindre une situation-type et des sentiments universels. Il a travaillé particulièrement la photographie dans les scènes nocturnes qui constituent l'essentiel du film. François Truffaut dit de L'Aurore qu'il est « le plus beau film du monde ».
L'Aurore a obtenu trois prix lors de la première cérémonie des Oscars en 1929 : meilleure valeur artistique (prix décerné une seule fois), meilleure actrice (Janet Gaynor, pour trois films à la fois) et meilleure photographie (Charles Rosher et Karl Struss).
Les caractéristiques esthétiques majeures de l'expressionnisme en peinture sont la déformation de la ligne et des couleurs au profit d'une affirmation exacerbée mais aussi visible et assumée du sentiment du peintre. Il va de soi que l'on ne recherchera qu'exceptionnellement de telles caractéristiques dans les films regroupés sous ce terme. Les décors en studio abstraits, bizarres et sombres ne valent que pour les tous débuts de l'expressionnisme et Le cabinet du docteur Caligari, malgré son importance historique, n'est pas un chef-d'œuvre.
Des rapprochements fondés sur la ressemblance peinture-photogramme peuvent ici être facilement trouvés. Il y a bien une ressemblance entre le tableau de Munch et la situation juste avant le crime projeté. C'est tout autant l'homme que la femme qui crieront d'effroi.
Comme caractéristiques formelles majeures de l'expressionnisme au cinéma nous retiendrons le jeu typé des acteurs et surtout, l'opposition de l'ombre et de la lumière lorsqu'elle provient du sentiment de l'esprit perdu dans les ténèbres qui s'oppose à l'envahissement d'une vie marécageuse qui ignore la sagesse. L'expressionnisme met ainsi en jeu une dialectique du bien et du mal, une confrontation qui se joue au sein du plan.
L'aurore est ainsi beaucoup plus allemand qu'américain car l'expressionnisme y est encore très présent, dramatiquement dans les trois jeux d'oppositions qu'il met en scène et dans son utilisation du cadre et de la profondeur de champ.
Le film raconte l'histoire d'un homme déchiré entre l'amour et le sexe. D'un côté l'objet aimé, l'éternelle jeune fille pure et parfaite ; de l'autre l'objet sexuel, l'amante, irrésistible magicienne, envoûtante et possessive.
A ce déchirement entre la noblesse de l'amour et la violence des plus obscures pulsions s'ajoute l'opposition entre, d'une part, la pureté et la vertu de la campagne et, d'autre part, la corruption pernicieuse de la ville tentaculaire.
Troisième opposition qui englobe les deux autres, le face à face occulte du jour et de la nuit. Au visage naturel, clair de la femme s'opposent les artifices de la lumière nocturne ; complice de la mort, la lune ne réfléchit que l'astre diurne. C'est la dimension fantastique du film. La ville et la nuit envoient leur messagère voler ce qu'il y a de plus précieux dans le monde du jour. La ville et la nuit s'emparent de l'âme et de l'esprit de l'homme, lui proposent agitation, désordre, perpétuelle excitation.
Le crime ou la mort ne peuvent avoir lieu de jour. Malgré les semelles de plomb pour évoquer le côté Frankenstein, le jour réveille la conscience et empêche le crime dans le bateau lors de la première partie.
Pour que l'amour renaisse, il faut que la nuit et la ville soient vaincus sur leur territoire propre. Le tram, anti-naturel au possible, vient chercher le couple pour effacer le traumatisme d'une terreur violente et de la culpabilité, pour permettre cette réconciliation. Après le passage du lac, no man's land qui sépare les domaines du jour et de la nuit, le parcours sinueux du train évoque un parcourt tourmenté comme l'âme du couple. Par une série de victoires, la ville et la nuit vont intensifier l'amour du couple.
Arrivée dans une ville à la circulation terrible, l'homme évite de justesse à la femme d'être renversée par les voitures. Ils s'installent dans un immense salon de thé où ils ne sont pas à leur place dans cette mégalopole transparente. Le geste lent et pénible du simple pain offert, mouvement de crainte et de tendresse pour effacer les frayeurs, atténuer la honte, implorer le pardon épuiser la culpabilité est le premier espoir du retour d'un bonheur que l'on croyait perdu à jamais.
La séquence suivante dans l'église avec les lumières divines, peintes à la main sur le fond du décor, renvoie au mythe de l'union sacrée de l'homme et de la femme avec un remariage par procuration.
Les plaisirs de la ville sont manifestes dès la sortie de l'église. Ce sont eux les nouveaux mariés. La ville n'est plus dangereuse. Les transparences ostentatoires indiquent une traversée des apparences. Par un fondu, ils se retrouvent dans une campagne fleurie, nimbée par la lumière solaire. Ce droit chemin est récompensé par un baiser de happy-end.
La ville présente ensuite sa réalité comique, son univers frivole. Le montage alterné avec les plans de la femme fatale indique de nouvelles épreuves. Le soleil artificiel et le travelling suspendu engloutissent le couple. Avec la danse de la moisson, le couple affirme sa noblesse face aux moqueries des bourgeois. Le couple se croit au paradis mais de noires créatures annoncent l'épreuve ultime du retour.
La tempête est l'ultime instrument de la puissance maléfique de la nuit. La dernière violence à résoudre. La dernière image indique que l'aurore a dissipé les angoisses et fantômes de la nuit mais qu'elle en a aussi reçu les bienfaits. Indre, les cheveux défaits est redevenue la femme de Ansass.
L'expressionnisme allemand se résout en drame organique à l'américaine. C'est en effet à une véritable opération de dessillement que s'est livré le film : la brune vient de la ville où, comme nous le montrent les premières séquences, règne la publicité. Elle veut vendre à l'homme l'image d'une ville faite de bruits, de lumières et de plaisirs entêtants. Or la ville est faite de plaisirs et de dangers beaucoup plus terrestres : un photographe farceur, un cochon de foire d'un côté et des automobiles ou des hommes un peu trop empressés de l'autre. Pour renouer avec sa femme, l'homme devra d'abord voir l'image d'un vrai mariage pour comprendre le sien, accepter de ne pas poser de manière figée et profiter du baiser impulsif que lui demande sa compagne et enfin et surtout accepter la danse paysanne.
L'expressionnisme de Caligari ou celui de Fritz Lang développent des diagonales et des contre-diagonales. Les portes, les fenêtres, les guichets, les lucarnes, les vitres de voiture, les miroirs sont autant de cadres dans le cadre. A cette conception géométrique du cadre, Murnau va, selon Gille Deleuze, opposer une conception physique qui induit des ensembles flous qui ne se divisent plus qu'en zones ou plages.
Le cadre n'est plus l'objet de divisions géométriques, mais de graduations physiques. C'est l'heure où l'on ne peut plus distinguer l'aurore et le crépuscule, ni l'air ni l'eau, l'eau et la terre, dans le grand mélange d'un marais ou d'une tempête. C'est par les degrés du mélange que les parties se distinguent et se confondent dans une transformation continue des valeurs.
C'est probablement ce à quoi avait pensé Gaston Bachelard dans L'eau et les rêves, lorsque dans son quatrième chapitre consacré aux eaux composées il écrivait :
"L'imagination matérielle, l'imagination des quatre éléments, même si elle favorise un élément aime à jouer avec les images et leurs combinaisons. Elle veut que son élément favori imprègne tout, elle veut qu'il soit la substance de tout un monde. (...). Comme l'eau est la substance qui s'offre le mieux aux mélanges, la nuit va pénétrer les eaux, elle va tenir le lac dans ses profondeurs, elle va imprégner l'étang. (...) L'union de l'eau et la terre donne la pâte, pâte non formée sans les divers reposoirs des ébauches successives."
Autre manifestation de l'expressionnisme au sein du plan, l'utilisation virtuose du plan séquence avec profondeur de champ :
* avec vision déformante du grand angle : première sortie de la vamp qui demande à ce qu'on lui cire ses chaussures.
* avec mouvement d'appareil : l'homme franchissant la barrière, la caméra file alors à travers les arbres pour saisir la vamp se maquillant au bord de l'eau et regarder l'homme venir à sa rencontre par le côté gauche du cadre
* avec gros plan sur la nuque des vieillards lorsqu'elle sort.
* avec utilisation symbolique, l'opposition bien/mal : au premier plan, l'homme sur son lit au réveil, décidé à tuer sa femme alors que celle-ci, dehors dans la profondeur de champ, est l'image d'un ange au milieu des oiseaux. A l'inverse, à la fin du film, la vamp sur la branche, regardant au loin les paysans revenir sans la femme, figure une panthère prédatrice.
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Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 302234 19 H.1.2776 Dossier pédagogique Médiathèque CAV Liège Rayon Livres Disponible L'avant-scène cinéma, 113. Les sept samouraïs (d'Akira Kurosawa) / Collectif
Titre de série : L'avant-scène cinéma, 113 Titre : Les sept samouraïs (d'Akira Kurosawa) Type de document : texte imprimé Auteurs : Collectif, Auteur Editeur : L'avant-scène cinéma Année de publication : 1971 Note générale :
Les Sept Samouraïs (Shichinin no samurai) est un film japonais réalisé par Akira Kurosawa, sorti le 26 avril 1954.
L'histoire se déroule dans le Japon médiéval de la fin du XVIe siècle et montre comment un village paysan recrute sept samouraïs pour lutter contre les bandits qui ravagent les campagnes environnantes.
Ce film a largement contribué à la renommée internationale de son réalisateur, bien plus encore que Rashōmon sorti quatre ans plus tôt. De même, le rôle de Kikuchiyo a amplement participé à la notoriété mondiale de Toshirō Mifune.
C'est l'un des films japonais les plus célèbres dans le monde. Même si la version intégrale a longtemps été inconnue en-dehors de son pays d'origine, le film a obtenu un Lion d'argent à la Mostra de Venise en 1954 puis a connu un grand succès commercial dans le monde, notamment grâce à l'universalité de son histoire et à l'interprétation des acteurs. Il s'agit aussi de l'un des films de samouraïs les plus connus et il est parfois considéré comme l'un des meilleurs films d'action de l'histoire. Il n'a cessé d'exercer une grande influence sur le cinéma mondial et a connu plusieurs adaptations plus ou moins libres, dont le western Les Sept Mercenaires en 1960.
Langues : Français (fre) Catégories : Education aux médias:Cinéma:Monographies : films Mots-clés : Les Sept Samouraïs Shichinin no samurai The Magnificent Seven Seven Samurai Akira Kurosawa Shinobu Hashimoto Hideo Oguni Sōjirō Motoki Fumio Hayasaka Masaru Satō Asakazu Nakai Takao Saitō Takashi Matsuyama Kōhei Ezaki Mieko Yamaguchi Seison Maeda Fumio Yanoguchi Shigeru Mori Yoshio Sugino Hiromichi Horikawa Teruyo Nogami Toho Takashi Shimura Toshirō Mifune Yoshio Inaba Seiji Miyaguchi Minoru Chiaki Daisuke Katō Isao Kimura cinéma japonais Index. décimale : 19 Monographies : films Résumé :
En 1586, à l'époque Sengoku, dans un Japon médiéval ravagé par des guerres civiles, les paysans sont fréquemment opprimés par des guerriers qui les rançonnent. Une troupe de bandits à cheval s'apprête à attaquer un village lorsque l'un d'entre eux se rappelle qu'ils en ont déjà raflé le riz à l'automne. Leur chef décide de reporter l'attaque et d'attendre la prochaine récolte. Yohei, un paysan qui a surpris la discussion, court aussitôt avertir les autres villageois. Réunis sur la place centrale, ils sont effondrés ; les uns se lamentent tandis que d'autres cherchent vainement des solutions. Ils finissent par consulter Gisaku, l'Ancien du village. À la surprise de tous, celui-ci est du même avis que Rikichi et conseille d'engager des samouraïs pour défendre le village.Quatre villageois partent donc dans le bourg le plus proche pour recruter des samouraïs. La tâche s'annonce délicate : le premier qu'ils abordent est offusqué et refuse en bousculant violemment Rikichi, invoquant une question d'honneur. Dix jours passent et le découragement gagne les paysans qui finissent par se disputer. Ils sont alors témoins d'un évènement qui provoque un attroupement : un vieux samouraï, Kanbei, a accepté de sauver un enfant qu'un voleur retient en otage dans une grange. Il se fait raser le crâne et se déguise en bonze afin de déjouer la méfiance du bandit, qu'il tue. Alors que les paysans suivent Kanbei, bien décidés à l'aborder, ils sont devancés par deux samouraïs qui se trouvaient parmi la foule ayant assisté à la scène. Katsushiro, le plus jeune, implore respectueusement Kanbei de le prendre comme disciple, mais celui-ci, annonçant qu'il est un rōnin, cherche à l'en dissuader et refuse son offre. Kikuchiyo, l'autre guerrier, s'approche à son tour : ses manières rustres et son allure de fanfaron déplaisent au vieux samouraï qui s'en détourne et s'éloigne avec Katsushiro.Les paysans parviennent enfin à lui faire leur demande mais Kanbei est perplexe : il estime qu'au moins sept samouraïs seront nécessaires pour défendre le village, alors que Gisaku n'avait demandé de n'en engager que quatre. Kanbei semble sur le point de refuser, évoquant à la fois sa lassitude des combats et la difficulté de recruter autant de bons samouraïs contre la seule récompense de repas, mais l'intervention d'un ouvrier lui fait alors prendre conscience du sacrifice consenti par les paysans : ceux-ci offrent du riz aux samouraïs alors qu'eux-mêmes ne se nourrissent que de millet. Kanbei accepte ainsi de les aider.
Deux paysans, dont Manzo, retournent au village pour annoncer la nouvelle. Gisaku n'est pas étonné de devoir recruter sept samouraïs et avoue même avoir pensé qu'il en fallait dix. Au bourg, les recherches se poursuivent : Gorobei accepte le premier, avant tout pour la personnalité de Kanbei, lequel est ensuite rejoint par Shichiroji, un de ses anciens compagnons d'armes. Gorobei rencontre par hasard Heihachi, un samouraï plein d'humour et de bon sens, qui fend le bois d'un aubergiste en échange de nourriture. Kanbei et Katsushiro sont enfin témoins d'un duel entre deux samouraïs, facilement gagné par Kyuzo dont la maîtrise impressionne les deux hommes, mais ce dernier refuse dans un premier temps la proposition de Kanbei.Le soir venu, Kanbei déclare ne pas considérer Katsushiro comme un membre de l'équipe, à cause de son trop jeune âge, mais Rikichi, soutenu par les autres samouraïs, parvient à le faire changer d'avis. Kyuzo apparaît alors sur le pas de la porte et les informe laconiquement qu'il a finalement décidé de les rejoindre. L'ouvrier déjà intervenu plus tôt fait alors irruption en annonçant avoir trouvé un samouraï féroce. Il s'agit en fait de Kikuchiyo, qui arrive saoul et tente vainement de prouver à Kanbei qu'il est un vrai samouraï, à l'aide d'un makimono qui mentionne la généalogie d'une famille de samouraïs. Il parvient seulement à provoquer l'hilarité de Kanbei et de ses compagnons car la personne dont il revendique l'identité est censée avoir treize ans. Kanbei décide de partir pour le village dès le lendemain bien qu'ils ne soient que six.Pendant ce temps, au village, Manzo coupe de force les cheveux de sa fille, Shino, et lui ordonne de s'habiller en garçon, pour la protéger du danger que représentent à ses yeux les samouraïs. Cet acte, commis par un des paysans ayant participé au recrutement, ne passe pas inaperçu et provoque une grande inquiétude chez les autres villageois. De leur côté, les samouraïs se mettent en route, accompagnés par Kikuchiyo qui s'entête à les suivre malgré leur évident désaccord. À l'annonce de leur arrivée au village, au lieu de les accueillir, tous les paysans courent se cacher, laissant la place déserte. Tandis que Gisaku reçoit Kanbei et ses hommes, une alerte retentit soudain : les villageois affolés sortent des maisons et se pressent autour des samouraïs, accourus aussitôt. Il s'agit en réalité d'une fausse alerte feinte par Kikuchiyo qui s'adresse de façon railleuse aux paysans pour les sermonner. Ayant ainsi démontré son utilité, il est finalement admis parmi les samouraïs qui sont dorénavant au nombre de sept.
Note de contenu :
Malgré la réputation déjà établie d' Akira Kurosawa, le film est distribué à l'étranger dans des versions écourtées, différentes selon les pays, par crainte que les spectateurs s'ennuient. Les scènes coupées comportent des éléments sur la condition des paysans, dont l'absence rend moins lisible leur relation parfois froide avec les samouraïs, alors que d'autres scènes manquantes permettent pourtant de mieux cerner la complexité du personnage de Kikuchiyo et la façon dont il peut rapprocher la communauté des paysans de celle des samouraïs. Les versions courtes ont tendance à idéaliser les paysans. Par exemple, elles ne comportent pas la scène où Kikuchiyo découvre que les paysans ont accumulé des armes et armures qu'ils ont probablement prises sur des combattants décédés. L'alternance entre réflexion et action est également moins équilibrée dans les versions raccourcies. Pour Donald Richie, cette distribution internationale tronquée constitue « l'une des plus grandes tragédies cinématographiques ». Au Japon, le film est d'abord exploité en version intégrale dans les grandes villes, avant d'être également écourté, mais de façon moindre par rapport aux versions internationales. Le film bénéficie d'un grand succès public au Japon.
Avant sa sortie internationale, le film connaît d'abord les honneurs de la Mostra de Venise en 1954, déjà dans une version tronquée imposée au réalisateur, et il obtient un Lion d'argent qu'il partage avec trois autres films : L'Intendant Sansho de Kenji Mizoguchi, La strada de Federico Fellini et Sur les quais d'Elia Kazan. Quelle que soit la version exploitée ensuite, le film confirme les succès précédents de Kurosawa, de façon à la fois critique et commerciale. Donald Richie relève toutefois un enthousiasme mitigé et une certaine incompréhension de la part des critiques de l'époque. Dans les années 1950, rares sont les films japonais à être distribués en Occident et ceux de Kurosawa font figure d'exceptions car ils semblent suffisamment proches des traditions cinématographiques européennes. Les Sept Samouraïs est ainsi le premier véritable succès commercial d'un film japonais en Occident. Le film est d'ailleurs un tel succès qu'il connaît par la suite de nombreuses ressorties dans le monde entier, cette fois en version intégrale, à partir des années 1980, ainsi que différentes adaptations. Lors de sa ressortie aux États-Unis en 2002, il engrange 269 061 dollars de recette sur un an de distribution.
À sa sortie, une partie des critiques occidentaux ont souligné des imperfections dans la première partie du film, alors que Kurosawa la considérait comme meilleure que la seconde. Le réalisateur avait son idée sur la raison de ces critiques : « Les défauts sont nés des coupures que j'ai dû faire ». À cause des versions raccourcies du film, certains connaisseurs de Kurosawa ont cru que le réalisateur avait délaissé l'aspect social de ses films précédents et avaient conclu à un appauvrissement de son œuvre.
Devenu l'un des films japonais les plus célèbres dans le monde, il a notamment obtenu un tel succès mondial grâce à l'universalité de son histoire et à l'interprétation des acteurs. Kurosawa lui-même le considérait comme l'un de ses deux meilleurs films au côté de Vivre et l'acteur Toshirō Mifune, l'un des héros les plus célèbres du film, citait six œuvres de Kurosawa parmi ses films préférés, dont Les Sept Samouraïs. De nombreuses personnalités ont évoqué Les Sept Samouraïs parmi leurs films favoris, comme le réalisateur George Lucas[43] ou, dans un autre domaine, Adam Yauch, du groupe Beastie Boys.
Le film est par la suite édité dans de nombreuses éditions vidéo, successivement en VHS, en Laserdisc, en DVD et en Blu-ray. The Criterion Collection a procédé à une importante restauration dans les années 2000, en se basant sur une ancienne copie du film car l'original a disparu. Le triple DVD ainsi édité par Criterion a obtenu une nomination pour le meilleur DVD de l'année aux Satellite Awards de 2006 et a reçu de très bonnes critiques.
L'avant-scène cinéma, 113. Les sept samouraïs (d'Akira Kurosawa) [texte imprimé] / Collectif, Auteur . - L'avant-scène cinéma, 1971.
Les Sept Samouraïs (Shichinin no samurai) est un film japonais réalisé par Akira Kurosawa, sorti le 26 avril 1954.
L'histoire se déroule dans le Japon médiéval de la fin du XVIe siècle et montre comment un village paysan recrute sept samouraïs pour lutter contre les bandits qui ravagent les campagnes environnantes.
Ce film a largement contribué à la renommée internationale de son réalisateur, bien plus encore que Rashōmon sorti quatre ans plus tôt. De même, le rôle de Kikuchiyo a amplement participé à la notoriété mondiale de Toshirō Mifune.
C'est l'un des films japonais les plus célèbres dans le monde. Même si la version intégrale a longtemps été inconnue en-dehors de son pays d'origine, le film a obtenu un Lion d'argent à la Mostra de Venise en 1954 puis a connu un grand succès commercial dans le monde, notamment grâce à l'universalité de son histoire et à l'interprétation des acteurs. Il s'agit aussi de l'un des films de samouraïs les plus connus et il est parfois considéré comme l'un des meilleurs films d'action de l'histoire. Il n'a cessé d'exercer une grande influence sur le cinéma mondial et a connu plusieurs adaptations plus ou moins libres, dont le western Les Sept Mercenaires en 1960.
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Catégories : Education aux médias:Cinéma:Monographies : films Mots-clés : Les Sept Samouraïs Shichinin no samurai The Magnificent Seven Seven Samurai Akira Kurosawa Shinobu Hashimoto Hideo Oguni Sōjirō Motoki Fumio Hayasaka Masaru Satō Asakazu Nakai Takao Saitō Takashi Matsuyama Kōhei Ezaki Mieko Yamaguchi Seison Maeda Fumio Yanoguchi Shigeru Mori Yoshio Sugino Hiromichi Horikawa Teruyo Nogami Toho Takashi Shimura Toshirō Mifune Yoshio Inaba Seiji Miyaguchi Minoru Chiaki Daisuke Katō Isao Kimura cinéma japonais Index. décimale : 19 Monographies : films Résumé :
En 1586, à l'époque Sengoku, dans un Japon médiéval ravagé par des guerres civiles, les paysans sont fréquemment opprimés par des guerriers qui les rançonnent. Une troupe de bandits à cheval s'apprête à attaquer un village lorsque l'un d'entre eux se rappelle qu'ils en ont déjà raflé le riz à l'automne. Leur chef décide de reporter l'attaque et d'attendre la prochaine récolte. Yohei, un paysan qui a surpris la discussion, court aussitôt avertir les autres villageois. Réunis sur la place centrale, ils sont effondrés ; les uns se lamentent tandis que d'autres cherchent vainement des solutions. Ils finissent par consulter Gisaku, l'Ancien du village. À la surprise de tous, celui-ci est du même avis que Rikichi et conseille d'engager des samouraïs pour défendre le village.Quatre villageois partent donc dans le bourg le plus proche pour recruter des samouraïs. La tâche s'annonce délicate : le premier qu'ils abordent est offusqué et refuse en bousculant violemment Rikichi, invoquant une question d'honneur. Dix jours passent et le découragement gagne les paysans qui finissent par se disputer. Ils sont alors témoins d'un évènement qui provoque un attroupement : un vieux samouraï, Kanbei, a accepté de sauver un enfant qu'un voleur retient en otage dans une grange. Il se fait raser le crâne et se déguise en bonze afin de déjouer la méfiance du bandit, qu'il tue. Alors que les paysans suivent Kanbei, bien décidés à l'aborder, ils sont devancés par deux samouraïs qui se trouvaient parmi la foule ayant assisté à la scène. Katsushiro, le plus jeune, implore respectueusement Kanbei de le prendre comme disciple, mais celui-ci, annonçant qu'il est un rōnin, cherche à l'en dissuader et refuse son offre. Kikuchiyo, l'autre guerrier, s'approche à son tour : ses manières rustres et son allure de fanfaron déplaisent au vieux samouraï qui s'en détourne et s'éloigne avec Katsushiro.Les paysans parviennent enfin à lui faire leur demande mais Kanbei est perplexe : il estime qu'au moins sept samouraïs seront nécessaires pour défendre le village, alors que Gisaku n'avait demandé de n'en engager que quatre. Kanbei semble sur le point de refuser, évoquant à la fois sa lassitude des combats et la difficulté de recruter autant de bons samouraïs contre la seule récompense de repas, mais l'intervention d'un ouvrier lui fait alors prendre conscience du sacrifice consenti par les paysans : ceux-ci offrent du riz aux samouraïs alors qu'eux-mêmes ne se nourrissent que de millet. Kanbei accepte ainsi de les aider.
Deux paysans, dont Manzo, retournent au village pour annoncer la nouvelle. Gisaku n'est pas étonné de devoir recruter sept samouraïs et avoue même avoir pensé qu'il en fallait dix. Au bourg, les recherches se poursuivent : Gorobei accepte le premier, avant tout pour la personnalité de Kanbei, lequel est ensuite rejoint par Shichiroji, un de ses anciens compagnons d'armes. Gorobei rencontre par hasard Heihachi, un samouraï plein d'humour et de bon sens, qui fend le bois d'un aubergiste en échange de nourriture. Kanbei et Katsushiro sont enfin témoins d'un duel entre deux samouraïs, facilement gagné par Kyuzo dont la maîtrise impressionne les deux hommes, mais ce dernier refuse dans un premier temps la proposition de Kanbei.Le soir venu, Kanbei déclare ne pas considérer Katsushiro comme un membre de l'équipe, à cause de son trop jeune âge, mais Rikichi, soutenu par les autres samouraïs, parvient à le faire changer d'avis. Kyuzo apparaît alors sur le pas de la porte et les informe laconiquement qu'il a finalement décidé de les rejoindre. L'ouvrier déjà intervenu plus tôt fait alors irruption en annonçant avoir trouvé un samouraï féroce. Il s'agit en fait de Kikuchiyo, qui arrive saoul et tente vainement de prouver à Kanbei qu'il est un vrai samouraï, à l'aide d'un makimono qui mentionne la généalogie d'une famille de samouraïs. Il parvient seulement à provoquer l'hilarité de Kanbei et de ses compagnons car la personne dont il revendique l'identité est censée avoir treize ans. Kanbei décide de partir pour le village dès le lendemain bien qu'ils ne soient que six.Pendant ce temps, au village, Manzo coupe de force les cheveux de sa fille, Shino, et lui ordonne de s'habiller en garçon, pour la protéger du danger que représentent à ses yeux les samouraïs. Cet acte, commis par un des paysans ayant participé au recrutement, ne passe pas inaperçu et provoque une grande inquiétude chez les autres villageois. De leur côté, les samouraïs se mettent en route, accompagnés par Kikuchiyo qui s'entête à les suivre malgré leur évident désaccord. À l'annonce de leur arrivée au village, au lieu de les accueillir, tous les paysans courent se cacher, laissant la place déserte. Tandis que Gisaku reçoit Kanbei et ses hommes, une alerte retentit soudain : les villageois affolés sortent des maisons et se pressent autour des samouraïs, accourus aussitôt. Il s'agit en réalité d'une fausse alerte feinte par Kikuchiyo qui s'adresse de façon railleuse aux paysans pour les sermonner. Ayant ainsi démontré son utilité, il est finalement admis parmi les samouraïs qui sont dorénavant au nombre de sept.
Note de contenu :
Malgré la réputation déjà établie d' Akira Kurosawa, le film est distribué à l'étranger dans des versions écourtées, différentes selon les pays, par crainte que les spectateurs s'ennuient. Les scènes coupées comportent des éléments sur la condition des paysans, dont l'absence rend moins lisible leur relation parfois froide avec les samouraïs, alors que d'autres scènes manquantes permettent pourtant de mieux cerner la complexité du personnage de Kikuchiyo et la façon dont il peut rapprocher la communauté des paysans de celle des samouraïs. Les versions courtes ont tendance à idéaliser les paysans. Par exemple, elles ne comportent pas la scène où Kikuchiyo découvre que les paysans ont accumulé des armes et armures qu'ils ont probablement prises sur des combattants décédés. L'alternance entre réflexion et action est également moins équilibrée dans les versions raccourcies. Pour Donald Richie, cette distribution internationale tronquée constitue « l'une des plus grandes tragédies cinématographiques ». Au Japon, le film est d'abord exploité en version intégrale dans les grandes villes, avant d'être également écourté, mais de façon moindre par rapport aux versions internationales. Le film bénéficie d'un grand succès public au Japon.
Avant sa sortie internationale, le film connaît d'abord les honneurs de la Mostra de Venise en 1954, déjà dans une version tronquée imposée au réalisateur, et il obtient un Lion d'argent qu'il partage avec trois autres films : L'Intendant Sansho de Kenji Mizoguchi, La strada de Federico Fellini et Sur les quais d'Elia Kazan. Quelle que soit la version exploitée ensuite, le film confirme les succès précédents de Kurosawa, de façon à la fois critique et commerciale. Donald Richie relève toutefois un enthousiasme mitigé et une certaine incompréhension de la part des critiques de l'époque. Dans les années 1950, rares sont les films japonais à être distribués en Occident et ceux de Kurosawa font figure d'exceptions car ils semblent suffisamment proches des traditions cinématographiques européennes. Les Sept Samouraïs est ainsi le premier véritable succès commercial d'un film japonais en Occident. Le film est d'ailleurs un tel succès qu'il connaît par la suite de nombreuses ressorties dans le monde entier, cette fois en version intégrale, à partir des années 1980, ainsi que différentes adaptations. Lors de sa ressortie aux États-Unis en 2002, il engrange 269 061 dollars de recette sur un an de distribution.
À sa sortie, une partie des critiques occidentaux ont souligné des imperfections dans la première partie du film, alors que Kurosawa la considérait comme meilleure que la seconde. Le réalisateur avait son idée sur la raison de ces critiques : « Les défauts sont nés des coupures que j'ai dû faire ». À cause des versions raccourcies du film, certains connaisseurs de Kurosawa ont cru que le réalisateur avait délaissé l'aspect social de ses films précédents et avaient conclu à un appauvrissement de son œuvre.
Devenu l'un des films japonais les plus célèbres dans le monde, il a notamment obtenu un tel succès mondial grâce à l'universalité de son histoire et à l'interprétation des acteurs. Kurosawa lui-même le considérait comme l'un de ses deux meilleurs films au côté de Vivre et l'acteur Toshirō Mifune, l'un des héros les plus célèbres du film, citait six œuvres de Kurosawa parmi ses films préférés, dont Les Sept Samouraïs. De nombreuses personnalités ont évoqué Les Sept Samouraïs parmi leurs films favoris, comme le réalisateur George Lucas[43] ou, dans un autre domaine, Adam Yauch, du groupe Beastie Boys.
Le film est par la suite édité dans de nombreuses éditions vidéo, successivement en VHS, en Laserdisc, en DVD et en Blu-ray. The Criterion Collection a procédé à une importante restauration dans les années 2000, en se basant sur une ancienne copie du film car l'original a disparu. Le triple DVD ainsi édité par Criterion a obtenu une nomination pour le meilleur DVD de l'année aux Satellite Awards de 2006 et a reçu de très bonnes critiques.
Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 302202 19 H.1.01444 Livre Médiathèque CAV Liège Rayon Livres Disponible L'avant-scène cinéma, 117. Easy rider (de Dennis Hopper) / Collectif
Titre de série : L'avant-scène cinéma, 117 Titre : Easy rider (de Dennis Hopper) Type de document : texte imprimé Auteurs : Collectif, Auteur Editeur : L'avant-scène cinéma Année de publication : 1971 Note générale :
Easy Rider est un film américain réalisé par Dennis Hopper en 1969. Le film est répertorié par le National Film Registry en 1998 pour son apport significatif au cinéma américain et à la culture américaine.
Langues : Français (fre) Catégories : Education aux médias:Cinéma:Monographies : films Mots-clés : Easy rider Dennis Hopper Peter Fonda Terry Southern Laszlo Kovacs Donn Cambern Roger McGuinn William Hayward Columbia Pictures Corporation Pando Company Inc. Rayber Productions Columbia Pictures Bernard Tiphaine Pierre Trabaud Jack Nicholson Michel Roux Phil Spector Mac Mashourian Luke Askew Paul-Émile Deiber Karen Black Nelly Vignon Toni Basil Antonio Mendoza Warren Finnerty Tita Colorado Luana Anders Anne Jolivet Sabrina Scharf Robert Walker Jr. Robert Walker Sandy Brown Wyeth Hayward Robilard Claude Bertrand Arnold Hess Gérard Hernandez George Fowler Jr. contre culture cinéma américain road movie Index. décimale : 19 Monographies : films Résumé :
Ce film est un road movie qui est devenu un emblème de la génération hippie des années 1960-1970. Il raconte le voyage de deux jeunes motards, Wyatt et Billy, qui après avoir vendu une grosse quantité de drogue, décident de quitter Los Angeles avec l'argent gagné afin d'aller participer à la célébration du carnaval de la Nouvelle-Orléans. Durant leur traversée des États-Unis, les protagonistes rencontrent une communauté hippie et découvrent leur mode de vie. Accusés abusivement de participer illégalement à un défilé, ils se retrouvent rapidement en prison où ils rencontrent George Hanson, avocat défenseur des droits civiques. Il se joint à eux pour la suite du périple. Les trois compères sont confrontés à l'Amérique profonde, raciste et conservatrice, qui refuse l'évolution des années 1960.
L'avant-scène cinéma, 117. Easy rider (de Dennis Hopper) [texte imprimé] / Collectif, Auteur . - L'avant-scène cinéma, 1971.
Easy Rider est un film américain réalisé par Dennis Hopper en 1969. Le film est répertorié par le National Film Registry en 1998 pour son apport significatif au cinéma américain et à la culture américaine.
Langues : Français (fre)
Catégories : Education aux médias:Cinéma:Monographies : films Mots-clés : Easy rider Dennis Hopper Peter Fonda Terry Southern Laszlo Kovacs Donn Cambern Roger McGuinn William Hayward Columbia Pictures Corporation Pando Company Inc. Rayber Productions Columbia Pictures Bernard Tiphaine Pierre Trabaud Jack Nicholson Michel Roux Phil Spector Mac Mashourian Luke Askew Paul-Émile Deiber Karen Black Nelly Vignon Toni Basil Antonio Mendoza Warren Finnerty Tita Colorado Luana Anders Anne Jolivet Sabrina Scharf Robert Walker Jr. Robert Walker Sandy Brown Wyeth Hayward Robilard Claude Bertrand Arnold Hess Gérard Hernandez George Fowler Jr. contre culture cinéma américain road movie Index. décimale : 19 Monographies : films Résumé :
Ce film est un road movie qui est devenu un emblème de la génération hippie des années 1960-1970. Il raconte le voyage de deux jeunes motards, Wyatt et Billy, qui après avoir vendu une grosse quantité de drogue, décident de quitter Los Angeles avec l'argent gagné afin d'aller participer à la célébration du carnaval de la Nouvelle-Orléans. Durant leur traversée des États-Unis, les protagonistes rencontrent une communauté hippie et découvrent leur mode de vie. Accusés abusivement de participer illégalement à un défilé, ils se retrouvent rapidement en prison où ils rencontrent George Hanson, avocat défenseur des droits civiques. Il se joint à eux pour la suite du périple. Les trois compères sont confrontés à l'Amérique profonde, raciste et conservatrice, qui refuse l'évolution des années 1960.
Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 302201 19 H.1.01447 Livre Médiathèque CAV Liège Rayon Livres Disponible L'avant-scène cinéma, 32-33. Le guépard (de Luchino Visconti) / Collectif
Titre de série : L'avant-scène cinéma, 32-33 Titre : Le guépard (de Luchino Visconti) Type de document : texte imprimé Auteurs : Collectif, Auteur Editeur : L'avant-scène cinéma Année de publication : 1963 Note générale : Le Guépard (Il Gattopardo) est un film franco-italien de
Luchino Visconti sorti en 1963 et adapté du roman homonyme de Giuseppe Tomasi di Lampedusa.
* Palme d'or au Festival de Cannes 1963.
* Sélection de la version restaurée au festival de Cannes 2010 dans la catégorie Cannes Classics.
Langues : Français (fre) Catégories : Education aux médias:Cinéma:Monographies : films Mots-clés : Il Gattopardo Le Guépard The Leopard Luchino Visconti Suso Cecchi D'Amico Pasquale Festa Campanile Enrico Medioli Massimo Franciosa Giuseppe Tomasi di Lampedusa René Barjavel Mario Garbuglia Piero Tosi Giuseppe Rotunno Mario Serandrei Mario Messina Nino Rota Giuseppe Verdi Franco Ferrara Alberto Testa Goffredo Lombardo Pietro Notarianni Titanus Pathé Cinéma Burt Lancaster Jean Martinelli Alain Delon Claudia Cardinale Paolo Stoppa Alfred Pasquali Rina Morelli Jacqueline Ferrière Romolo Valli Robert Marcy Mario Girotti Pierre Clémenti Ottavia Piccolo Serge Reggiani Giuliano Gemma Cinéma italien Cinéma français Index. décimale : 19 Monographies : films Résumé :
L'action se passe en Sicile, dans les années 1860-1863. Lors du débarquement de l'armée révolutionnaire de Garibaldi à Marsala, qui vise à annexer le royaume des Bourbons à l'Italie du Nord, le prince Fabrizio Corbera de Salina quitte son domaine avec sa famille, pour son palais de villégiature dans le village de Donnafugata. Comprenant que les jours de la féodalité sont passés, il assure le mariage de son neveu Tancredi avec Angelica, la fille du riche maire libéral de Donnafugata, Don Calogero.
Note de contenu :
Visconti déclare : « J'épouse le point de vue de Lampedusa, et disons aussi de son personnage, le prince Fabrizio. Le pessimisme du prince Salina l'amène à regretter la chute d'un ordre qui, pour immobile qu'il ait été, était quand même un ordre. Mais, notre pessimisme se charge de volonté et, au lieu de regretter l'ordre féodal et bourbonien, il vise à établir un ordre nouveau. »[réf. nécessaire]
Le film décrit la gestion de crise de l'aristocratie italienne, dont la scène du bal (qui dure 45 minutes) donne la clé. Celle-ci fut tournée au palais Valguarnera-Gangi, à Palerme, mais l'essentiel du film est tourné au palais Chigi (it) d'Ariccia près de Rome[1]. Très impliqué dans l'écriture du personnage du prince Fabrizio, Visconti a choisi l'acteur américain Burt Lancaster pour l'incarner. Le choix surprit, mais se révéla remarquablement pertinent. L'osmose se répétera pour un autre rôle sur lequel Visconti se projetait tout autant, Violence et Passion en 1974.
L'avant-scène cinéma, 32-33. Le guépard (de Luchino Visconti) [texte imprimé] / Collectif, Auteur . - L'avant-scène cinéma, 1963.
Le Guépard (Il Gattopardo) est un film franco-italien de
Luchino Visconti sorti en 1963 et adapté du roman homonyme de Giuseppe Tomasi di Lampedusa.
* Palme d'or au Festival de Cannes 1963.
* Sélection de la version restaurée au festival de Cannes 2010 dans la catégorie Cannes Classics.
Langues : Français (fre)
Catégories : Education aux médias:Cinéma:Monographies : films Mots-clés : Il Gattopardo Le Guépard The Leopard Luchino Visconti Suso Cecchi D'Amico Pasquale Festa Campanile Enrico Medioli Massimo Franciosa Giuseppe Tomasi di Lampedusa René Barjavel Mario Garbuglia Piero Tosi Giuseppe Rotunno Mario Serandrei Mario Messina Nino Rota Giuseppe Verdi Franco Ferrara Alberto Testa Goffredo Lombardo Pietro Notarianni Titanus Pathé Cinéma Burt Lancaster Jean Martinelli Alain Delon Claudia Cardinale Paolo Stoppa Alfred Pasquali Rina Morelli Jacqueline Ferrière Romolo Valli Robert Marcy Mario Girotti Pierre Clémenti Ottavia Piccolo Serge Reggiani Giuliano Gemma Cinéma italien Cinéma français Index. décimale : 19 Monographies : films Résumé :
L'action se passe en Sicile, dans les années 1860-1863. Lors du débarquement de l'armée révolutionnaire de Garibaldi à Marsala, qui vise à annexer le royaume des Bourbons à l'Italie du Nord, le prince Fabrizio Corbera de Salina quitte son domaine avec sa famille, pour son palais de villégiature dans le village de Donnafugata. Comprenant que les jours de la féodalité sont passés, il assure le mariage de son neveu Tancredi avec Angelica, la fille du riche maire libéral de Donnafugata, Don Calogero.
Note de contenu :
Visconti déclare : « J'épouse le point de vue de Lampedusa, et disons aussi de son personnage, le prince Fabrizio. Le pessimisme du prince Salina l'amène à regretter la chute d'un ordre qui, pour immobile qu'il ait été, était quand même un ordre. Mais, notre pessimisme se charge de volonté et, au lieu de regretter l'ordre féodal et bourbonien, il vise à établir un ordre nouveau. »[réf. nécessaire]
Le film décrit la gestion de crise de l'aristocratie italienne, dont la scène du bal (qui dure 45 minutes) donne la clé. Celle-ci fut tournée au palais Valguarnera-Gangi, à Palerme, mais l'essentiel du film est tourné au palais Chigi (it) d'Ariccia près de Rome[1]. Très impliqué dans l'écriture du personnage du prince Fabrizio, Visconti a choisi l'acteur américain Burt Lancaster pour l'incarner. Le choix surprit, mais se révéla remarquablement pertinent. L'osmose se répétera pour un autre rôle sur lequel Visconti se projetait tout autant, Violence et Passion en 1974.
Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 302225 19 H.1.01419 Livre Médiathèque CAV Liège Rayon Livres Disponible L'avant-scène cinéma, 79. A bout de souffle (de Jean-Luc Godard) / Collectif
Titre de série : L'avant-scène cinéma, 79 Titre : A bout de souffle (de Jean-Luc Godard) Type de document : texte imprimé Auteurs : Collectif, Auteur Editeur : L'avant-scène cinéma Année de publication : 1968 Note générale :
À bout de souffle est un film français, emblématique de la Nouvelle Vague, réalisé par Jean-Luc Godard, sorti en 1960.Langues : Français (fre) Catégories : Education aux médias:Cinéma:Monographies : films Mots-clés : À bout de souffle Jean-Luc Godard François Truffaut Martial Solal Raoul Coutard Claude Beausoleil Jacques Maumont Pierre Rissient Suzanne Faye Cécile Decugis Gaston Dona Claude Chabrol Phuong Maittret Raymond Cauchetier Clément Hurel Georges de Beauregard SNC Société nouvelle de cinématographie Imperia Films Les Productions Georges de Beauregard ean-Paul Belmondo Jean Seberg Daniel Boulanger Michel Fabre Henri-Jacques Huet Antoine Flachot Jean-Pierre Melville Roger Hanin René Bernard André S. Labarthe Jacques Siclier Jean Douchet cinéma français Index. décimale : 19 Monographies : films Résumé :
Michel Poiccard, jeune homme insolent, vole une voiture à Marseille pour se rendre à Paris. Mais en route, lors d'un contrôle, il tue un policier qui le poursuivait.
Arrivé à Paris, il retrouve la jeune étudiante américaine Patricia, avec laquelle il a une liaison amoureuse — on comprend qu'il la connaît depuis peu, et qu'il a passé quelques nuits avec elle avant de descendre sur Marseille. Elle veut étudier à la Sorbonne et, pour se faire un peu d'argent, elle vend le journal Herald Tribune sur les Champs-Élysées. Tout au long du film, Michel essaiera de la persuader de coucher à nouveau avec lui, et elle lui résistera un certain temps en affirmant qu'il ne l'aime pas vraiment.
Michel veut quitter la France pour l'Italie (plus précisément Rome) où il pense trouver refuge. La police l'a déjà identifié comme étant l'assassin de la N7 et sa photo figure dans tous les journaux. Patricia, tout d'abord, ne dit rien par amour pour Michel.
Celui-ci rencontre des amis délinquants pour récupérer de l'argent. En attendant que l'un d'eux l'aide à encaisser un chèque barré, Michel va se cacher avec Patricia chez l’amie d'un ami dans le quatorzième arrondissement. La veille du départ projeté pour l'Italie, Patricia le dénonce à la police afin de le forcer à la quitter. Mais Michel refuse de prendre la fuite et, abattu par un policier, s'écroule au carrefour de la rue Campagne-Première et du boulevard Raspail, « à bout de souffle ».
Avant d’expirer, allongé sur le bitume, Michel dit à Patricia :
— « C'est vraiment dégueulasse. »
N'ayant pas compris, la jeune femme demande aux policiers :
— « Qu'est-ce qu'il a dit ? »
À quoi on lui répond :
— « Il a dit : vous êtes vraiment une dégueulasse. »
— « Qu'est-ce que c'est dégueulasse ? » demande-t-elle enfin.
# Le tournage a eu lieu du 17 août au 15 septembre 1959 à Marseille et à Paris.
# L'action, contemporaine au tournage, est concentrée sur les premiers jours de septembre 1959, un repère temporel précis étant offert par l'évocation de la visite officielle à Paris du président Eisenhower.
# Raymond Cauchetier, photographe de plateau, raconte le tournage : « Tout d’abord, avec lui, tout était improvisé ou presque. On tournait dans les rues, dans les chambres d’hôtels, avec juste quelques lampes éclairant le plafond, sans prise de son directe. Godard écrivait ses dialogues sur une table de bistrot, soufflait leur texte aux comédiens pendant les prises, et arrêtait le tournage quand il n’avait plus d’idées. Le délire complet pour les tenants du cinéma classique ! Mais la Nouvelle Vague était en train de naître ! J'ai trouvé intéressant d’ajouter aux photos traditionnelles une sorte de reportage autour du film. Lorsqu’il a vu les planches, le producteur s’est montré fort mécontent. Qu'est-ce que c'est que ce travail ? Vous n'êtes pas payé pour faire ça ! Je lui ai expliqué que c'était un travail personnel. Bon, m'a-t-il dit, mais vous paierez vos frais de laboratoire. Les choses en sont restées là. Or il se trouve que ce sont surtout ces photos « hors film » qui ont été finalement choisies pour la promotion du film, et qui continuent d’être publiées un peu partout, quarante ans plus tard. »
Note de contenu :
« Quand j'ai tourné À bout de souffle, je pensais que je faisais quelque chose de très précis. Je réalisais un thriller, un film de gangsters. Quand je l'ai vu pour la première fois, j'ai compris que j'avais fait tout autre chose. Je croyais que je filmais le Fils de Scarface ou le Retour de Scarface et j'ai compris que j'avais plutôt tourné Alice au pays des merveilles, plus ou moins. »
— Jean-Luc Godard, Table ronde Cinéma / Politique à Los Angeles, en 1968.
Allemagne Festival de Berlin 1960 : Ours d'argent du meilleur réalisateur.
France Prix Méliès 1960.
France Prix Jean Vigo 1960.
L'avant-scène cinéma, 79. A bout de souffle (de Jean-Luc Godard) [texte imprimé] / Collectif, Auteur . - L'avant-scène cinéma, 1968.
À bout de souffle est un film français, emblématique de la Nouvelle Vague, réalisé par Jean-Luc Godard, sorti en 1960.
Langues : Français (fre)
Catégories : Education aux médias:Cinéma:Monographies : films Mots-clés : À bout de souffle Jean-Luc Godard François Truffaut Martial Solal Raoul Coutard Claude Beausoleil Jacques Maumont Pierre Rissient Suzanne Faye Cécile Decugis Gaston Dona Claude Chabrol Phuong Maittret Raymond Cauchetier Clément Hurel Georges de Beauregard SNC Société nouvelle de cinématographie Imperia Films Les Productions Georges de Beauregard ean-Paul Belmondo Jean Seberg Daniel Boulanger Michel Fabre Henri-Jacques Huet Antoine Flachot Jean-Pierre Melville Roger Hanin René Bernard André S. Labarthe Jacques Siclier Jean Douchet cinéma français Index. décimale : 19 Monographies : films Résumé :
Michel Poiccard, jeune homme insolent, vole une voiture à Marseille pour se rendre à Paris. Mais en route, lors d'un contrôle, il tue un policier qui le poursuivait.
Arrivé à Paris, il retrouve la jeune étudiante américaine Patricia, avec laquelle il a une liaison amoureuse — on comprend qu'il la connaît depuis peu, et qu'il a passé quelques nuits avec elle avant de descendre sur Marseille. Elle veut étudier à la Sorbonne et, pour se faire un peu d'argent, elle vend le journal Herald Tribune sur les Champs-Élysées. Tout au long du film, Michel essaiera de la persuader de coucher à nouveau avec lui, et elle lui résistera un certain temps en affirmant qu'il ne l'aime pas vraiment.
Michel veut quitter la France pour l'Italie (plus précisément Rome) où il pense trouver refuge. La police l'a déjà identifié comme étant l'assassin de la N7 et sa photo figure dans tous les journaux. Patricia, tout d'abord, ne dit rien par amour pour Michel.
Celui-ci rencontre des amis délinquants pour récupérer de l'argent. En attendant que l'un d'eux l'aide à encaisser un chèque barré, Michel va se cacher avec Patricia chez l’amie d'un ami dans le quatorzième arrondissement. La veille du départ projeté pour l'Italie, Patricia le dénonce à la police afin de le forcer à la quitter. Mais Michel refuse de prendre la fuite et, abattu par un policier, s'écroule au carrefour de la rue Campagne-Première et du boulevard Raspail, « à bout de souffle ».
Avant d’expirer, allongé sur le bitume, Michel dit à Patricia :
— « C'est vraiment dégueulasse. »
N'ayant pas compris, la jeune femme demande aux policiers :
— « Qu'est-ce qu'il a dit ? »
À quoi on lui répond :
— « Il a dit : vous êtes vraiment une dégueulasse. »
— « Qu'est-ce que c'est dégueulasse ? » demande-t-elle enfin.
# Le tournage a eu lieu du 17 août au 15 septembre 1959 à Marseille et à Paris.
# L'action, contemporaine au tournage, est concentrée sur les premiers jours de septembre 1959, un repère temporel précis étant offert par l'évocation de la visite officielle à Paris du président Eisenhower.
# Raymond Cauchetier, photographe de plateau, raconte le tournage : « Tout d’abord, avec lui, tout était improvisé ou presque. On tournait dans les rues, dans les chambres d’hôtels, avec juste quelques lampes éclairant le plafond, sans prise de son directe. Godard écrivait ses dialogues sur une table de bistrot, soufflait leur texte aux comédiens pendant les prises, et arrêtait le tournage quand il n’avait plus d’idées. Le délire complet pour les tenants du cinéma classique ! Mais la Nouvelle Vague était en train de naître ! J'ai trouvé intéressant d’ajouter aux photos traditionnelles une sorte de reportage autour du film. Lorsqu’il a vu les planches, le producteur s’est montré fort mécontent. Qu'est-ce que c'est que ce travail ? Vous n'êtes pas payé pour faire ça ! Je lui ai expliqué que c'était un travail personnel. Bon, m'a-t-il dit, mais vous paierez vos frais de laboratoire. Les choses en sont restées là. Or il se trouve que ce sont surtout ces photos « hors film » qui ont été finalement choisies pour la promotion du film, et qui continuent d’être publiées un peu partout, quarante ans plus tard. »
Note de contenu :
« Quand j'ai tourné À bout de souffle, je pensais que je faisais quelque chose de très précis. Je réalisais un thriller, un film de gangsters. Quand je l'ai vu pour la première fois, j'ai compris que j'avais fait tout autre chose. Je croyais que je filmais le Fils de Scarface ou le Retour de Scarface et j'ai compris que j'avais plutôt tourné Alice au pays des merveilles, plus ou moins. »
— Jean-Luc Godard, Table ronde Cinéma / Politique à Los Angeles, en 1968.
Allemagne Festival de Berlin 1960 : Ours d'argent du meilleur réalisateur.
France Prix Méliès 1960.
France Prix Jean Vigo 1960.
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Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 302220 19 H.1.01425 Livre Médiathèque CAV Liège Rayon Livres Disponible L'avant-scène cinéma, 86. René Clair / Collectif
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